Plus d'un an après la catastrophe de l'incendie Lubrizol, l'association Rouen Respire fait le triste constat qu'aucune étude officielle de biosurveillance n'a été réalisée, tant en milieu professionnel que dans la population générale. Ainsi, les autorités se sont empressées, dès les premiers jours, de doser les toxiques dans le lait de vache, mais jamais dans le lait maternel comme le demandait notre association. Les nourrissons seraient-ils moins fragiles que les consommateurs de produits lactés ? Nos autorités commencent seulement à reconnaître l’intérêt de doser les toxiques dans une telle situation, mais les rares projets sont abandonnés sur des prétextes divers et variés (financement, délais dépassés, lourdeurs administratives, etc.). Le retour d'expérience sur 4 décennies de la catastrophe de SEVESO démontre pourtant la supériorité des prélèvements biologiques sur les prélèvements environnementaux, et les protocoles de l'INERIS donnent la priorité aux substances répertoriées dans la "signature chimique de l'incendie ". Rouen Respire affirme qu'il est encore temps de chercher une imprégnation par certains toxiques, particulièrement chez les personnes les plus exposées ( personnels de secours, du site, riverains ) et les plus fragiles ( femmes enceintes ou allaitantes, jeunes enfants, etc.), en commençant par les prélèvements biologiques qui auraient pu être conservés dans les laboratoires d'analyses biologiques et médicale, l'Etablissement Français du Sang ( EFS ), les lactariums, les instituts de recherche, etc. C'est pourquoi nous exigeons la préservation à titre conservatoire de tout prélèvement biologique (sang, urines, lait maternel, liquide amniotique, etc.) de toute personne ayant été exposée aux nuisances de cet incendie. Cette mesure de précaution, similaire à celle adoptée en 1976 à SEVESO, est la seule susceptible de permettre de lever le doute sur l'imprégnation de professionnels et de citoyens par certaines substances cancérigènes, mutagènes, et toxiques pour la reproduction. Nous ne comprendrions pas que l'on prive plus longtemps la population normande de cet indispensable outil de sécurité sanitaire. Il en est de même pour nos demandes d'un registre des malformations congénitales, et d'un registre des cancers. La Normandie, championne des implantations d'usines SEVESO, et victime de multiples incidents et accidents industriels, les a bien mérités. Nous devrions en disposer depuis longtemps ! Pour Rouen Respire, le Groupe Santé - le 08 décembre 2020 contact : sanitaire@rouenrespire.fr