Liste conduite par F. Podguszer
Bonjour,
J’espère ne pas vous décevoir sur la façon dont je vais répondre à votre questionnaire. Je suis conscient du travail que vous avez effectué pour le réaliser et élaborer un certain nombre de questions précises. Cependant je vais dans un premier temps vous présenter un cadre général qui nous permettra je l’espère de mieux nous comprendre.
La liste Lutte ouvrière- faire entendre le camp des travailleurs, dont je suis tête de liste, défend un programme communiste révolutionnaire.
Nous pensons qu’il faut arracher la direction de l’économie aux intérêts privés des gros actionnaires. Nous pensons que la loi du profit, qui plus est profit individuel et à très court terme, est nocive pour l’ensemble de la population et de la planète. Nous défendons l’idée d’une économie raisonnée, planifiée, où les décisions seraient prises collectivement et en toute transparence.
Bien au-delà des seuls sites SEVESO, nous pensons qu’il est non seulement dangereux mais suicidaire de laisser les actionnaires décider de ce qui se fait et comment dans les domaines de la chimie, de l’énergie, de la santé, des transports, de l’agro-alimentaire, de l’éducation… bref dans l’ensemble de l’économie
Cependant, nous sommes conscients des risques immédiats et nous ne défendons pas l’idée qu’il n’y a riec Podguszern a faire avant d’être arrivé au communisme.
Dès maintenant nous défendons l’idée du contrôle des travailleurs, de l’ensemble de la population sur les entreprises et les administrations. Nous faisons tout tourner dans cette société et collectivement nous sommes au courant de tout. Les experts c’est nous. Mais aujourd’hui si un salarié dénonce ce qui se passe dans son entreprise il risque le licenciement. Il faudrait un grand mouvement d’ensemble, une grande mobilisation collective pour imposer un tel contrôle.
Une question indissociable est celle de l’emploi. Ce qui freine bon nombre de salarié de dénoncer ce qui se passe dans les entreprises est la peur de perdre son emploi. Nos camarades de lutte ouvrière qui dénonçaient dans leur tract les disfonctionnements d’AZF Toulouse (bien avant l’explosion) se retrouvaient en butte à l’incompréhension de certains de leurs collègues et de l’ensemble des syndicats qui leur reprochaient de vouloir faire fermer l’usine.
Les travailleurs ne doivent pas avoir à choisir entre leur sécurité – et celle de leur famille- et leur gagne-pain.
Alors, si l’on veut se battre pour la sécurité industrielle, il faut se battre pour que l’emploi soit un droit. Nous ne réclamons pas des RSA ou des ASSEDIC. Nous réclamons pour chacun le droit à un travail et à un salaire qui permette de vivre. Nous réclamons l’interdiction des licenciements.
Si cela était assuré les questions des risques industriels pourraient alors être posée beaucoup plus sereinement et de façon transparente.
De la même façon il ne faut pas laisser les travailleurs seuls face au problème du logement. Un logement décent et sûr doit être un droit pour tous. On ne doit pas avoir à choisir entre un logement trop petit ou un logement dans un site dangereux ou pollué.
Pour imposer le droit au travail, le droit au logement, le contrôle des travailleurs sur les entreprises et l’interdiction des licenciements il faudra une mobilisation qui dépasse largement les frontières de la Normandie.
Quand les glaciers fondent en antarctique l’eau monte à Dieppe et il est aussi triste de voir un enfant mourir à Bhopal qu’à Rouen.
Pour ce qui est des problèmes de « communication ». je ne pense pas qu’il y ai véritablement de problème de communication. Les multinationales sont passées maitresses dans ce domaine. Il n’y a pas d’erreur de communication il y a une réelle volonté de camouflage de leur part et de celle des pouvoirs publics à leur services. C’est une lutte entre eux et nous, il en va de leur survie de vouloir toujours plus de profits, il en va de notre survie de leur arracher le pouvoir. Rien n’ attendre non plus d’un état qui est organiquement à leur service et qui est prêt lui aussi à tous les mensonges et les manipulations pour que personne ne viennent mettre de grain de sable dans leur machine à exploiter et à polluer.
De ce point de vue le comportement de l’état vis-à-vis de Gérald Le Corre est plus que symptomatique. C’est une leçon de chose.
Réponses reçues le 2 mars 2020 13:06